Conquête musulmane de l'Égypte
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Au début de la conquête musulmane de l'Égypte, celle-ci faisait partie de l'Empire romain d'Orient (également appelé l'Empire byzantin par les historiens). Cependant, elle avait été occupée à peine dix ans plus tôt par la Perse sassanide sous le règne du roi Khosro II (616 - 629), bien que l'empereur d'Orient Héraclius soit parvenu plus tard à libérer l'Égypte des envahisseurs perses.
Date | 641-654 |
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Lieu | Égypte |
Issue | Victoire musulmane |
Changements territoriaux | L'Egypte est annexée au califat Rachidoune. |
Califat des Rachidoune | Empire byzantin |
Omar ibn al-Khattâb Amr ibn al-As Zubayr ibn al-Awwam † Miqdad ibn Aswad † Ubada ibn As-Samit Kharija ibn Hudhafa Busr ibn Abi Artat |
Héraclius Théodore Arétion Constant II Cyrus d'Alexandrie |
Batailles
L'Égypte chrétienne à l'époque était divisée religieusement. Alors que les Byzantins soutenaient le dogme chalcédonien, selon lequel Jésus avait deux natures, l'une divine et l'autre humaine, en Égypte le miaphysisme prévalait, il soutenait que Jésus n'avait qu'une seule nature : la partie divine et la partie humaine étaient inséparablement unies. Bien que le concile de Chalcédoine, tenu en 451, se soit prononcé en faveur du dyophysisme, l'Égypte était restée miaphysite. Par conséquent, lorsque Héraclius réussit à chasser les Perses d'Égypte en 629, il nomma Cyrus de Phase comme patriarche chalcédonien et préfet d’Égypte. Ce dernier persécuta les Coptes miaphysites dans le but d'unifier l'église en imposant le dogme chalcédonien, contraignant le patriarche miaphysite Benjamin Ier d'Alexandrie à s'enfuir[1].
Alors que les conflits religieux se poursuivaient en Égypte, une armée d'environ 4 000 Arabes, dirigée par Amr ibn al-As, fut envoyée par le calife Omar ibn al-Khattâb pour répandre l'Islam dans le pays des anciens pharaons. Les Arabes arrivèrent en Égypte depuis la Palestine en décembre 639 et avancèrent rapidement jusqu'à ce qu'ils atteignent le delta du Nil. Les garnisons impériales se retirèrent dans les villes fortifiées où elles résistèrent avec succès pendant un an ou plus ; mais les Arabes demandèrent des renforts et 5 000 soldats supplémentaires arrivèrent en Égypte en 640. Renforcés, ils vainquirent les Byzantins à la bataille d'Héliopolis. Amr se dirigea ensuite vers Alexandrie, qui se rend grâce à un accord signé le . Il semble que les Thébaïdes se soient rendus sans résistance en échange de nombreuses concessions de la part des musulmans.
La facilité avec laquelle l'Égypte fut conquise par les Arabes est souvent attribuée par les historiens à la trahison de Cyrus[2], l'arabe Muqawqis, qui était le patriarche melkite d'Alexandrie (c'est-à-dire chrétien chalcédonien, donc non copte), et à l'incompétence des généraux de l'armée byzantine. Cyrus avait persécuté les chrétiens coptes locaux. Il était l'un des architectes du monothélisme et certains ont supposé qu'il s'était secrètement converti à l'islam.
Une tentative de reconquête d'Alexandrie fut lancée par les Byzantins en 645 mais la ville fut reprise par Amr en 646. En 654, l'empereur Constant II envoya la flotte byzantine envahir l'Égypte mais cette attaque fut repoussée par les Arabes. Depuis lors, les Byzantins ne firent aucune autre tentative sérieuse pour reprendre l'Égypte jusqu'à l'époque des Croisades.
En échange d'un tribut en argent et en nourriture pour les troupes d'occupation, les habitants chrétiens d'Égypte ne furent pas forcés à se convertir à l'islam et dans cette région, ils n'étaient pas astreints au service militaire, autorisé uniquement aux musulmans[3]. Les Arabes continuèrent à régner sur le pays jusqu'à la chute du califat fatimide au XIIe siècle, avant d'être remplacés par la dynastie kurde ayyoubide, puis par les Mamelouks turcs et circassiens et enfin par l'Empire ottoman à partir de 1517.