Utilisateur:Lamiot/Brouillon/AMOC fr
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Ne doit pas être confondu avec AMOC.
Cet article concerne le changement climatique en cours. Pour les changements du système climatique en général, voir Variabilité et changements climatiques.
Pour l'histoire du climat sur Terre jusqu'à la révolution industrielle, voir Histoire du climat avant 1850.
La Circulation méridienne de retournement de l'Atlantique (Circulation méridienne de retournement atlantique ou AMOC pour Atlantic Meridional Overturning Circulation) est une partie de la circulation thermohaline de l'océan mondial (« mégacourant océanique » qui circule dans l’océan Atlantique et qui est influencé par le vent et surtout par la température et la salinité de l’eau). Souvent comparé à un immense « tapis roulant ». Au fur et à mesure que l’eau chaude tropicale est entrainée vers le nord par ce tapis roulant, elle se refroidit s'évapore (ce qui augmente son taux de sel et la rend plus dense) ; cette eau dense s’enfonce profondément dans l’océan, vers le sud, à plusieurs kilomètres sous la surface, et le cycle reprend. Le cycle complet prend environ 1000 ans.
L'AMOC joue un rôle crucial de régulateur du système climatique, en contribuant notamment à mélanger les couches des océans et à entretenir une certaine chaleur sur l'hémisphère nord. Ses deux grandes "branches" sont liés par des régions de « renversement » dans la mer nordique et la mer du Labrador et dans l'océan Austral (bien que l'importance du renversement dans la mer du Labrador soit contestée). L'AMOC résulte à la fois de facteurs atmosphériques (soleil, vent, évaporation...) et thermohalins.
Tout changement climatique important peut affecter l'AMOC et inversement. Le réchauffement actuel augmente à la fois la chaleur de l'océan et les flux d'eau douce déversés par la fonte des calottes glaciaires. Ceci pourrait ralentir, voire arrêter l'AMOC (si le taux de CO2 continue à augmenter au rythme du début des années 2000). Un ralentissement de l’AMOC pourrait augmenter l'intensité de l’ENSO (Oscillation El Niño-Southern) et peut-être déclencher la formation d’un homologue dans le Pacifique, qui transporterait vers le Pacifique Nord une eau plus chaude et plus salée que celle d’aujourd’hui. Avec ou sans cet homologue, les extrêmes climatiques pourraient être amplifiées sur toute la planète par des “interactions climatiques”[1].
Les observations et modélisations océanographiques suggèrent que l'AMOC s'est affaibli depuis la révolution industrielle, mais la mesure de sa variabilité à l'échelle du siècle (et de la génération Y) est encore discutée[2],[3]. Les modèles climatiques prévoient tous que l'AMOC s'affaiblira encore lors du XXIe siècle[4] : 19 ce qui devrait modifier le climat en réchauffant encore plus la zone tropico-équatoriale (au détriment des récifs coralliens déjà affectés par le blanchiment des coraux) et en refroidissant le hivers de pays comme la Scandinavie et la Grande-Bretagne (actuellement réchauffées par la dérive de l'Atlantique Nord[5], tout en exacerbant et accélérant localement l'élévation du niveau marin[6].
Si l'affaiblissement de l'AMOC est sévère, la circulation thermohaline marine pourrait s'effondrer (avec une faible réversibilité), ce qui pourrait être l'un des points de basculement dans le système climatique entier[7]. Ceci aurait des effets sévères, bien plus importants qu'un ralentissement, sur les écosystèmes marins et sur divers écosystèmes terrestres et sur l'économie : par exemple, la température moyenne chuterait en Europe de l'Ouest et du Nord (de 5 à 10°C), de même que les précipitations, en affectant la production agricole, halieutique et sylvicole de la région[8], et en générant sans doute des événements météorologiques extrêmes plus importants[9]. Les premiers modèles utilisés dans le projet d'intercomparaison de modèles couplés indiquaient un arrêt probable uniquement si un réchauffement important se maintien bien après 2100[10],[11],[12], et des chercheurs on estimé, d'après les données paléoocéanographique, que l'AMOC est peut-être plus stable que ce qui est supposé par la plupart des modèles[13],[14] Mais les premiers modèles de l'AMOC ont été jugés trop optimistes[15] par par d'autres chercheurs et par diverses études récentes[16],[17] ; l'une des projections récentes (de moindre complexité) suggère même que l'effondrement de l'AMOC pourrait se produire vers 2057 [18], et il s'avère que l'antarctique se réchauffe plus vite que prévu par le GIEC[19].