Porajmos
génocide des Roms commis par l'Allemagne nazie / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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Le Porajmos, Porrajmos (littéralement « dévorer » en romani), samudaripen, génocide tsigane ou holocauste rom est l'entreprise de persécutions et d'extermination des ethnies roms[2] (ou sinté, manouches, gitans, yéniches, kalderash, etc.) appelés « Tsiganes » (Zigeuner en allemand), nomades, sédentaires ou semi-sédentaires[3] pendant la Seconde Guerre mondiale, en Allemagne nazie, dans les territoires qu'elle occupe et chez ses alliés[4].
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Porajmos | |
Un groupe de Roms à Asperg, en Allemagne, rassemblés par les autorités du Reich pour être déportés, le . | |
Date | 1935-1945 |
---|---|
Lieu | Allemagne nazie et Europe sous domination nazie |
Victimes | Tziganes |
Morts | estimation : 500 000 ou entre500 000 et 1,5 million[1] |
Auteurs | Troisième Reich et régimes satellites ou collaborationnistes |
Ordonné par | Adolf Hitler |
Motif | AntitziganismeRacisme |
Guerre | Seconde Guerre mondiale |
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Les estimations actuelles varient entre 500 000 et plus d'un million de victimes[5],[6]. Leurs proportions sont telles que la majorité des historiens et institutions comme l'ONU les considèrent comme génocidaire[7].
Le chancelier allemand Helmut Schmidt reconnaît officiellement le génocide tzigane le [8],[9].
Les Roms sont démographiquement la deuxième population européenne victime d'une extermination familiale et raciale, après les Juifs d'Europe[10].
En Europe, la reconnaissance de ce génocide est tardive[11].
Outre l'antitsiganisme persistant[12], de multiples raisons ont pu contribuer à ce retard[13],[14],[15],[16]. Comme les traumastismes générés pour les survivants, associés aux coutûmes de transmissions orales. Une tradition des tabous, de la discrétion[17], l'usage de noms d'emprunt, ainsi que le partage interne à la communauté dûe a une méfiance accrue en raison des persécutions[18],[19]. Faute d'une organisation puissante pour représenter ces peuples sans frontière et politiquement sous-représentés[20],[21], les autorités ont pu occulter ce génocide durant plusieurs décennies.
En raison du nomadisme qui concerne une partie d'entre eux, le recensement par les administrations officielles est délicat[22],[23],[24]. Contrairement à une idée répandue, la grande majorité de ces populations, qui sont présentes en Europe depuis le VIIIe siècle, étaient des familles sédentaires, stables et faisant partie intégrante des sociétés[25] Les Roms, sédentaires ou non, sont surveillés et fichés dès que possible par la majeure partie des États européens, ce dès la fin du XIXe siècle, ce qui facilite les actions violentes menées contre eux[26],[27].
Les victimes du Porajmos ont été longtemps oubliées[28], parfois confondues avec des personnes juives[29]. Pour marquer les détenus tsiganes des camps, les nazis leurs ont attribué le triangle marron. Certains ont été catégorisés avec les asociaux[30], en raison d'une méconnaissance de leur mode de vie jugé "précaire". Cette dernière catégorie arbitraire[31] regroupait également des personnes en situation de handicap et les autres minorités ciblées par les nazis[32],[33].
Identifiés par les partisans du Troisième Reich tantôt Tsiganes, Tsiganes métissés, nomades, asociaux, politiques[34], ou identité usurpée/dissimulée, le nombre réel de victimes reste indéterminé.
Enfin, des enfants ont été cachés ou d'origines dissimulées afin de préserver les descendants[35].